CAI DE LISIEUX par Francois Boerlen

Publié le par société d'attelage d'armor et d'argoat

...et après un périple plein d'heureuses surprises, nous voilà à Lisieux : pas trop de monde sur le parking, reconnaissance à tâtons des carrières (il fait nuit, je prends la carrière de détente pour celle de l'international : ça promet...).

Vendredi matin : contrôle véto pour le retardataire (c'est nous !) : heureusement que, malgré une mauvaise volonté matinale qui pointait le bout de son nez, j'ai revêtu la tenue de dressage, car messieurs les juges sont en tenue d'apparât, j'ai évité une première soufflante. Reconnaissance des deux carrières de dressage dans la foulée (là, je ne m'y trompe plus, et je me répète vingt fois que la reprise pro paire part à main gauche, et que, évidemment, la 3 part à main droite : ça semble admis pour tous, y compris moi). Chouette, cinq juges par carrière (dix en tout, pas possible autrement : ils doivent se reproduire dans les guérites), on va se marrer ! (d'ailleurs, on n'est venu que pour ça).

N'empêche qu'à 14 h 55, ça fouette dur dans l'calbute : bonjour Mossieur l'juge, nous qu'on a l'niveau international, et vas-y que j'te la déroule ta pro paire : on a du mal, mais on s'accroche, et ouf on salue pour sortir. Drôlement fier d'avoir progressé, je ne perds aucune plume dans la bataille (il faut dire que pour la foule en délire à saluer, on se brosse). Et hop, une demi-heure plus tard, reprise 3 : et là, ça se met à ch... dans la colle, car, comme le premier couillon venu, je pars à main gauche (c'est vrai qu'y faut êt'con). Et en trois secondes se déroule un film d'horreur : le premier gradé de la guérite de droite fait signe frénétiquement au juge en C de clocher, moi qui m'demande s'il n'est pas atteint de Parkinson, puis qui avec angoisse regarde le-dit juge en C sans comprendre, j'entends une cloche dont je crois qu'elle signale l'entrée du concurrent suivant dans la carrière précédente (j'avoue que ça n'est pas facile à suivre quand on ne le vit pas de l'intérieur), et bref qui réalise mon ânerie et reviens me placer (en crabe s'il vous plaît) en X avant de redémarrer : c'était juste pour faire croire à tous qu'on débute, car le reste se passe sans trop d'encombres.

Après toutes ces émotions, ça soulage de reconnaître un marathon : des obstacles somme toute assez classiques, plus larges qu'à Conty, mais avec des dévers : vomit qui boit trop !

Samedi midi : c'est parti pour le rush, chevaux pleins de gaz mais aux ordres, Céline et Fanch affutés (couple fend la bise et boit l'pinard), nouvelle génération de marathon Pouvreau qu'a pas intérêt à se désouder sur sa première sortie... tout y est pour un succès franc et massif. 35 tombants (il y en avait plus de 40 à Conty), et ceux du premier obstacle ont eu du bol de ne pas tomber : obstacle difficile à négocier pour un premier, dévers important et options courtes coriaces : ça passe et on sort au galop. Les suivants défilent trop vite à notre goût, le marathon s'achève avant qu'on n'ait eu le temps d'en profiter, je tombe une pauvre boule dans la seule situation où aucune raison ne justifie sa chute !
Malgré ça, l'attelage a été performant, et ça réchauffe le coeur après les dressages d'hier.

Samedi soir : repas des meneurs, décontraction assurée autour d'un dîner sur le thème de la décroissance et des abeilles : devinez qui mangeait à côté de nous ?

Dimanche : pour la mise en bouche du matin dans l'amateur chevaux de sang en paire, un débardage des planches de l'obstacle 5 et deux attelages en liberté après renversement et éjection mixte dans l'obstacle 3, de quoi faire apprécier d'être passé la veille. Puis mania 18 portes très longue à 250 m/min, quelques combinaisons pas évidentes, des résultats en dents de scie : nous réussissons à ne tomber qu'une quille en dépassant un peu, alors que certains top classement prennent des 30 points de pénalités, pendant que d'autres déroulent tout au galop : chapeau !

Au final de ce superbe concours, Hervé et Laurent brillent sur les podia (c'est le pluriel de podium) pendant que nous nous contentons avec joie de la 4ième place au championnat de France sur 9, et de la 6ième à l'international sur 12.

On y retourne dès demain, avec nos chevaux bretons, et z'y vont mordre la poussière eux'aut' !

PS 1 : merci à Hervé, Jordan, la famille Toublanc et les hôtes de passage pour un week-end inoubliable : on a encore gagné 30 ans d'espérance de vie à force de rire, heureusement qu'on a sifflé un peu d'EDU pour atténuer ce bonus.

PS 2 : côté race, les bretons ont-ils beaucoup à envier aux autres au vu des résultats de Compiègne et Lisieux 2009 ?

PS 3 : côté politique de race, un paragraphe à méditer et appliquer, il est extrait de la lettre d'info des gros (si vous n'y êtes pas abonnés, faîtes-le vite), je cite :

- La bonne question : pour quel usage ?

L'élevage d'un animal domestique à poils ou à plumes

n'a de sens que s'il répond à un besoin ou une nécessité.

La transformation du cheval de trait en musée avec des

sujets qui ne sont plus représentatif des anciens chevaux

de trait qui ont jadis travaillé dans nos champs est une

double erreur mortelle.

Pour s'en rendre compte, c'est très simple. Regardez les

réalités des races qui se vendent et celles qui vivent inertes,

refermées sur elles-mêmes.

 

A bientôt sur les terrains de concours !

 

F

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